Je dois avouer que, le depart d'Australie ayant ete un peu precipite, je n'ai pris pleinement conscience que je partais qu'au moment de donner mon passeport au douanier. La realisation a ete une grande dechirure, a tel point que ca me faisait trop mal de regarder par la fenetre. Je perds un pays que j'adore, pour de nombreuses raisons, l'une d'elles etant evidemment mes amis. Mais je sais aujourd'hui que je vais revenir, tres bientot peut-etre.
L'arrivee en Thailande a ete aussi violente. Evidemment, je m'attendais au choc culturel mais pas au fait que personne ne parle vraiment anglais. Dans les quartiers touristiques il est a peu pres possible de commander a manger ou de trouver une chambre, mais ca s'arrete la. Si on ajoute a cela que j'ai soudain realise que j'etais la pour un an, sans visa, et avec la perspective de devoir travailler bientot, je vous laisse imaginer ma panique. Je suis donc partie, comme je l'avais prevu, sur une ile du sud-est de la Thailande, Ko Tao. Etrange sentiment de vivre dans une carte postale mais de ne pas pleinement y etre. Il a fallu que je fasse le point et que je mesure mes options. Je ne suis donc pratiquement pas sortie de mon bungalow pendant cinq jours... Peu a peu je me suis calmee et ait echafaude un plan. Les billets d'avion pour l'Australie etant tres peu chers ici, si tout va mal je peux toujours y retourner pour bosser pendant trois mois. J'apprends donc, une des choses essentielles etant que je peux me laisser aller a l'aventure et a l'improvisation a une condition: avoir un plan B au cas ou ca n'aille pas...
(Cette photo doit etre la derniere mais je n'arrive plus a la deplacer...) cascade a Pai, et speciale dedicace pour Audrey: mon premier pantalon large!
Khaosan Road, le quartier des touristes a Bangkok
Tuk tuk et vendeur de fruits frais
Arrivee a Ko Tao, en taxi boat
La vue de mon bungalow
Chalok, la plage a cote de mon hotel
Forte de cette nouvelle securite, je me suis donc decidee a quitter mon antre et a aller a Ko Phangan, l'ile d'a cote, reputee pour ses fetes. En arrivant j'ai rencontre trois israeliens avec qui j'ai sympathise et nous avons pris des bungalows cote a cote. A ma grande surprise, cette ile reputee etre fourmillante de monde etait vide. Je suis arrivee juste apres la full moon party, une des raisons principales pour lesquelles les gens viennent ici. Il faut rajouter aussi que la crise touche la Thailande de plein fouet, il y a beaucoup moins de touristes partout. Par exemple Bangkok en ce moment n'est qu'a 40 %de sa frequentation normale a cette saison. Finalement ca n'etait pas plus mal car il a ete plus facile de rencontrer des gens et l'atmosphere etait tres detendue.
Le deuxieme soir, en me baladant sur la plage, j'ai rencontre Nelson (suisse d'origine philippine), Sandy (ecossais) et Badre (allemand), qui m'ont invite a boire un verre avec eux. Apres une excellente soiree j'ai promis de venir les rejoindre sur leur plage le lendemain. Dix minutes de taxi boat et j'y etais. Un petit paradis avec beaucoup moins de touristes, Hat Juan m'a enchantee, et j'y ai passe les quatre jours suivants a ecouter du reggae sur la plage, a aller me baigner dans l'eau chaude et transparente, et a faire connaissance avec tout le monde. Au fait, les israeliens trouvant mon nom trop difficile a prononcer, j'ai herite du nom de Joy, mon nouveau nom thai! C'est un peu bizarre mais sympa. Nouveau pays, nouvelle identite...
A la fin de la semaine, j'avais etabli plusieurs contacts pour prendre des cours de thai avec ma nouvelle amie Phoo et trouver du travail par un anglais, web designer, qui organise des fetes sur l'ile, mais Nelson et Sandy m'ont invite a venir avec eux a Pai, au nord de la Thailande (a cote de Chiang Mai), un petit paradis dans une vallee au milieu des montagnes a la frontiere birmane ou Nelson a une maison et ou je pourrai certainement trouver un poste de prof pour quelques mois. Devant la perspective de voyager avec eux et de voir la Thailande de l'interieur avec des gens qui la connaissent, je n'ai pas hesite une seconde. Le surlendemain nous etions partis pour le nord!
Depart pour Pai: Nelson, moi, Sandy et une fille qu'on ne connait pas
La Thailande n'est pas l'Australie mais les distances n'en sont pas moindres. 18 heures de bus pour rejoindre Bangkok, des arrets nombreux et des changements de bus. Arrives le lendemain a 6 heures du matin, fourbus mais soulages d'avoir fait...la moitie de la route! Nous avons donc passe la journee assis a un bar, a rencontrer des gens plus etranges les uns que les autres et aux histoires fascinantes et parfois effrayantes. Le lendemain, depart pour Chiang Mai (12 heures de bus), puis Pai (3h30)...
L'arrivee a Pai a recompense ce long voyage. C'est un effet un petit paradis perdu loin de tout. Il n'y a pas grand chose a faire mais la campagne environnante est magnifique et les gens adorables. La "ville" est composee a moitie de thais et a moitie d'etrangers qui viennent pour quelques jours et restent en general plusieurs mois ou annees. C'est la plus grande caracterisitique de Pai: personne n'arrive a en partir car sa douceur de vivre nous y attache vite. Des le lendemain de mon arrivee, je disais deja bonjour a des gens dans la rue, et apres deux semaines je me sens presque a la maison!
Arrives a Pai avec Tom, un australien rencontre dans le bus, nous faisons connaissance avec la population locale...
La riviere
Le petit temple a cote de mon hotel
Mon bungalow
Tom, Badre et Nuk, une thailandaise qui nous a emmene visiter la region toute une journee.
Une des cascades a cote de Pai
Du cote du boulot, pas grand chose de neuf pour l'instant, il a beaucoup plu ces derniers temps car c'est le debut de la mousson, donc je pense rester encore deux semaines et partir au Laos pour peut-etre revenir apres la saison de pluies. Je ne sais pas trop, les plans changent tous les jours, j'ai decide de me laisser porter par le courant pour l'instant. Le nord de la Thailande est tres peu cher et je ne depense pas trop ici donc je vais me laisser encore un peu de temps. La gentillesse et l'ouverture des gens ici me permet aussi de pratiquer mon thai que je travaille tous les jours, et je vais apprendre a conduire un scooter. Je sais, c'est pas dur mais j'ai peur... D'un autre cote je n'ai pas le choix car c'est le seul moyen de se deplacer ici et mon independance me manque, encore un nouveau defi donc!
J'ai egalement un nouveau numero de telephone thai (evidemment celui d'Australie ne marche plus): 0066.8.62.83.80.04.